Vies modernes

En production 25-26

D'après les souvenirs des gens

Un projet sur 3 ans

Avec : Hélène Clech, Niels Herzaft, Victor Hugo Dos Santos, Anaelle Tribout Dubois, Tristan Lhomel, Sarah Mouline, Juliette Launay, Zelda Bourquin

Créé dans le cadre des étés culturels en Normandie

Le samedi 17 août 2024 à l'Aigle, sous les Platanes de la ville, nous avons proposé aux habitants une représentation théâtrale improvisée autour de leurs souvenirs.

La règle du jeu était simple : "racontez nous un souvenir marquant pour vous. Il peut être triste, joyeux, mystérieux ou très lointain… Nous nous chargeons de le rejouer devant vous !

Ainsi, pendant une heure et demie, avec délicatesse et humour, nous nous sommes saisi de ces bribes de mémoire pour en faire spectacle ! Cette expérience théâtrale est puissante : les souvenirs individuels, en étant représentés, sont désormais partagés par un groupe de spectateurs. Tout le monde fait l’expérience de l’empathie. Nous réalisons alors à quel point les gens ont besoin d’être écoutés et comme cela les fait rayonner d’être ainsi mis en valeur par un procédé artistique.

Vies moderne n'est pas un spectacle. C'est une pratique. Une pratique théâtrale qui consiste à rejouer les souvenirs racontés par les gens du public les soirs où Vies modernes se produit.

Vies modernes est spectaculaire : les comédiens et comédiennes développent une dextérité à reconstituer les souvenirs des gens. La mise en scène presque invisible, sublime toujours ce qui peut l'être. Elle vient éclairer le moment venu, la fragilité des vies, ou bien vient soutenir les joies immenses. Nous esthétisons le quotidien sans jamais le trahir.

Vies modernes est une recherche artistique : elle rejoue des récits de vie et convoque quand cela est possible les grands textes du répertoire. Elle fait dialoguer les œuvres classiques avec les personnes contemporaines. Une rencontre des langages s'opère : l'alexandrin s'invite dans une scène de supermarché, Tchekov s'insinue dans un souvenir amoureux, Molière sublime un conflit familial.

Vies modernes est une anthologie théâtrale vivante : en jouant nous emmagasinons des dizaines et des dizaines d'histoires qui feront le terreau des écritures théâtrale de demain.

Vies modernes n'a de valeur que dans sa durée. Et dans l'accumulation de multiples récits et souvenirs rejoués dans des lieux et des territoires variés.

Nous avons soif, de la vie des gens. Nous cherchons les mots justes du théâtre dans la vie quotidienne , et inversement nous amenons la vie quotidienne sur la scène de théâtre.

Juliette Launay : "Si je ne me suis pas spontanément orientée vers l’improvisation, c’est parce qu’elle a mauvaise presse : le jeu est poussif, les blagues sont racoleuses, les situations sont clichés. Et si tout cela n’étaient que des idées reçues, élitistes et claniques ? Et si on laissait sa chance au théâtre improvisé ? Et si c’était de l’art ? Parce que je connais les difficultés du théâtre public, ce constat m’interroge. Alors qu’il est difficile de rassembler au théâtre de nouveaux publics, alors qu’il est compliqué en territoire rural de faire des propositions artistiques, ne pourrait-on pas envisager de se réconcilier avec le théâtre improvisé ? "  

Anaelle Tribout Dubois : Ce "théâtre souvenir(s)" est un jeu d’enfant : re-jouer les souvenirs du public.

Quoi de plus savoureux pour une équipe de joueureuses qui aiment improviser des histoires ensemble que d’avoir comme matériau les souvenirs du public ?

Je le vois comme un spectacle qui trouve sa source et sa force dans le public. Le public n’est plus simplement, ce corps passif (actif par son écoute et son observation) qui attend qu’on le nourrisse, c’est lui qui nourrit l’imaginaire des artistes. Les artistes, ces gloutons du jeu qui s’emparent avec délectation de son récit. Un public qui ouvre la porte de chez lui et des artistes qui le/ la remercient en dressant un festin somptueux sur une table impeccablement dressée. Le lien, fort, entre le public et la scène est immédiat et fraternel/ sororal, humain en somme.

Zelda Bourquin "Bien avant le cinéma, bien avant la photo, avant la peinture, même avant le dessin, le seul moyen de représenter ou de raconter le monde c'était avec nous-même, nos voix et nos corps. C'était un acte souvent nécessaire : le théâtre alors était utilisé comme moyen pour transmettre un savoir, une expérience, et même préparer un groupe à faire face à une situation future. Peut-on renouer avec cette pratique tout en lui donnant une portée esthétique ? "

Calendrier

recherche en co-production 2025

Résidences et début de la pratique janvier 2026 - Itinérance dans les lieux partenaires avec des phases d'intégration

janvier 2027 - début d'une diffusion classique dans les théâtres et lieux adaptés